Peut-on vraiment s'épanouir dans la vie sans relation et sans travail passionnant ?

La question qui nous anime aujourd’hui, c’est celle de savoir s’il est possible de s’épanouir dans la vie sans avoir de relation amoureuse et sans exercer un travail passionnant. Beaucoup d’entre nous ont tendance à associer l’épanouissement personnel à ces deux aspects, en pensant que l’amour et une carrière qui nous motive profondément sont les clés du bonheur. Mais est-ce vraiment le cas ? Peut-on trouver un sens à son existence et s’épanouir dans la vie sans se conformer à ces normes sociales ? Je vais tenter d’explorer cette question à travers ma propre expérience et vous donner mon point de vue sans détour.

Une vie sans pression extérieure : un choix de vie radical

Avant de me lancer dans l’analyse de cette question complexe, laissez-moi vous montrer un peu où je me trouve actuellement. Vous voyez, je me trouve dans un lieu qui me correspond parfaitement. Je suis en Thaïlande, à Pattaya, où le ciel est bleu, l’atmosphère est détendue, et l’environnement est en parfaite osmose avec mes aspirations. Loin de l’agitation urbaine, loin des tensions des grandes villes, je vis ici selon mes propres règles. Pas de pression sociale, pas de chaînes invisibles qui me tiennent à des horaires stricts, des objectifs de rendement ou des relations sociales imposées. Tout est simple et naturel.

Quand je pense à mes années passées dans des villes comme Amsterdam, je me souviens de la froideur, de la grisaille, et surtout du travail que j’avais à l’époque. Une carrière bien « tracée » dans le secteur de la finance, mais au fond, un vide immense. Je n’avais pas encore compris ce que signifiait s’épanouir dans la vie, et certainement pas à travers ce genre de boulot. Si j’étais resté là-bas, je me serais retrouvé à vivre dans le froid, la neige, la grisaille, et à travailler dans un bureau sans âme. Comment s’épanouir dans la vie dans un tel cadre ?

Une carrière dénuée de sens : le piège de l’ingénierie financière

Mon parcours dans le monde de l’ingénierie financière a commencé avec un master en finance à la Sorbonne, un domaine qui m’avait attiré à l’époque. Mais très vite, je me suis rendu compte que ce que je faisais n’avait aucun véritable impact. Travailler sur des produits financiers complexes, des calculs de risques et des évaluations de valorisation qui ne sont compréhensibles que par une poignée de personnes dans un coin du monde, cela ne m’a jamais donné un sentiment de satisfaction durable. Trouver un but à sa vie ne passe pas par des calculs abstraits qui profitent principalement à des acteurs économiques déjà trop puissants.

J’étais payé pour créer des outils financiers qui n’aidaient en réalité personne, sauf peut-être à entretenir un système qui allait droit dans le mur, comme lors de la crise des subprimes. J’ai vu de mes propres yeux comment ces modèles sophistiqués ont été utilisés à mauvais escient, contribuant à des crises mondiales. En plus de tout cela, on m’a demandé de gérer des projets qui, au final, n’ont jamais vu le jour. Après avoir investi des heures de travail, des mois de réflexion et d’efforts, on m’a dit que tout était inutile, jeté à la poubelle, effacé.

Ce travail était censé être le tremplin vers une carrière passionnante, un secteur de pointe où l’on peut prétendre s’épanouir dans la vie. Pourtant, au lieu de cela, je me suis retrouvé avec un sentiment de vide profond et une frustration constante. Ce que l’on m’avait vendu comme une « carrière passionnante » était en réalité une routine monotone dans un environnement qui n’apportait aucune satisfaction personnelle.

Le piège de la vie de salarié : entre la solitude et les relations toxiques

Ensuite, il y a la question du statut de salarié. Ceux qui croient encore que s’épanouir dans la vie passe par une carrière stable et un bureau confortable se trompent lourdement. Bien que la stabilité financière soit un facteur important, cela ne suffit pas à combler un vide intérieur. Travailler pour les autres, recevoir des ordres, répondre à des objectifs parfois absurdes, c’est une expérience que beaucoup de gens traversent, mais qui n’apporte ni sens, ni épanouissement véritable.

Pendant mes années dans des entreprises en tant que salarié, j’ai compris que la majorité des relations professionnelles sont superficielles. On n’a pas le choix de ses collègues, et la plupart du temps, ce sont des relations imposées, qui n’ont rien de gratifiant. J’ai eu des collègues intéressants ici et là, mais bien souvent, c’était plus de la survie que de l’épanouissement. Comment s’épanouir dans la vie dans un environnement où l’on doit se forcer à se plier à des normes sociales et professionnelles qui ne résonnent pas avec notre âme ?

À Amsterdam, par exemple, lors de ma mission chez ABN Amro, j’ai vécu une expérience édifiante. On m’a interdit de faire de l’humour au travail, considérant que l’humour était du « cynisme ». Ils avaient même cassé le baby-foot du bureau parce que je passais trop de temps à jouer plutôt qu’à travailler. Je me suis alors posé une question : est-ce vraiment un environnement propice à s’épanouir dans la vie ? Comment les gens peuvent-ils s’épanouir quand l’humour et la détente sont réprimés de cette manière ?

Le rêve de devenir freelance : la liberté n’est pas la solution magique

J’ai rapidement quitté ce système pour devenir freelance. Au départ, je pensais que cela allait résoudre tous mes problèmes, que ce serait la voie royale vers un travail passionnant. Mais devenir freelance ne signifie pas automatiquement s’épanouir dans la vie. La réalité est plus complexe. Si tu es freelance, tu deviens ton propre patron, mais tu deviens aussi esclave de tes clients et des échéances. La liberté apparente n’est pas une liberté totale.

Devenir freelance, c’est aussi apprendre à jongler avec la solitude. Je me souviens de ces longues journées où j’étais seul devant mon ordinateur, à essayer de décrocher des contrats, à courir après des clients. C’est un travail à la fois stimulant et épuisant, mais il y a des jours où la solitude devient pesante. Pourtant, cela reste un choix personnel et cela m’a permis de mieux comprendre ce que signifie s’épanouir dans la vie. La liberté que l’on croit acquérir en étant freelance n’est que partielle. On peut trouver un certain équilibre, mais ce n’est pas la solution miracle.

Le couple : une relation passionnée ou une contrainte sociale ?

Venons-en maintenant à la question des relations, en particulier des relations amoureuses. Beaucoup de gens pensent que s’épanouir dans la vie passe obligatoirement par une vie de couple épanouie. On vous vend cette image de la famille idéale, du couple parfait qui surmonte toutes les épreuves ensemble. Mais est-ce réellement ce dont tout le monde a besoin ?

De mon côté, je n’ai jamais été attiré par l’idée de vivre en couple. Pour moi, le couple tel qu’on l’entend dans la société traditionnelle n’a pas de sens. Je préfère ma solitude et mes moments de compagnie occasionnelle. Je joue au paddle, au pickleball, et je crée des relations qui restent légères et sans pression. Pas de discussions philosophiques profondes, mais des moments sympas sans plus. Si je ressens un manque, je peux facilement y remédier en cherchant une nouvelle activité. Je trouve que l’idée de s’épanouir dans la vie sans être dépendant d’un autre être humain pour se sentir complet est une voie qui me correspond parfaitement.

L’épanouissement personnel, une question de choix

L’épanouissement personnel n’est pas quelque chose que l’on trouve en suivant des normes sociales toutes faites. Ni le travail, ni les relations amoureuses ne garantissent un épanouissement véritable. S’épanouir dans la vie est avant tout un choix. Si vous vous sentez contraint par des relations qui ne vous apportent rien, ou par un travail qui vous vide, il est peut-être temps de revoir votre approche de la vie. Trouver un but, quel qu’il soit, est plus important que de courir après des objectifs dictés par la société.

Pour moi, aujourd’hui, s’épanouir dans la vie n’a rien à voir avec l’argent, ni avec une carrière exaltante. Il s’agit de vivre en accord avec soi-même, de choisir son environnement et ses relations, et d’apprendre à se connaître profondément. C’est là, à mon avis, que réside le véritable épanouissement. Une vie épanouie, c’est une vie où l’on se sent libre, serein, et en harmonie avec soi-même.