Expatriés, impôts et hypocrisie française : je ne vous dois rien

Je suis à Bali, les pieds dans les rizières sacrées d’Ubud, sous un soleil tropical bien plus clément que la grisaille fiscale française. Et depuis ma dernière vidéo sur l’impôt universel français, j’ai reçu un raz-de-marée de commentaires – plus de 1500 en deux jours. Certains pertinents, d’autres franchement nauséabonds. Beaucoup m’ont accusé d’ingratitude. Apparemment, partir de France, refuser de continuer à se faire ponctionner fiscalement par un pays dont on ne profite plus, c’est « cracher dans la soupe ».

Alors asseyez-vous, on va remettre les pendules à l’heure. Parce que non, je ne suis pas ingrat. Je suis lucide. Et si vous avez encore un minimum de recul et pas les yeux pleins de propagande, vous comprendrez qu’on peut très bien aimer la France tout en refusant de se faire tondre pour entretenir un système à l’agonie, dont l’effondrement hopital est l’exemple le plus criant.

La légende du Français profiteur

Un certain « compte public » m’a carrément balancé en majuscule : « Il faut payer la soupe au lieu de cracher dedans ». Mec, je t’entends. Mais laisse-moi t’expliquer deux ou trois trucs sur la fameuse soupe que tu défends.

Je suis parti en 2010. Pas sur un coup de tête, ni par rejet, mais parce que j’avais envie de voir autre chose. Et oui, aussi parce que j’avais commencé à gagner beaucoup d’argent. Et dans ce pays, dès que tu commences à réussir, on te colle une étiquette sur le front : « traite à ponctionner ».

Ce n’est pas de l’ingratitude, c’est du bon sens. À quoi bon rester dans un pays qui taxe plus que tous les autres ? Où tu es sommé de payer toujours plus pour un service public de santé en décomposition, un système scolaire sinistré, des retraites hypothétiques et un État qui considère ses citoyens comme des vaches à lait ?

« Mais l’école est gratuite ! » Tu rigoles ?

Arrêtez de me dire que j’ai profité de l’éducation gratuite. Rien n’est gratuit en France. Tout est financé par les impôts, les charges sociales, les taxes en cascade. L’école soi-disant gratuite est en fait l’une des plus coûteuses au monde quand on regarde le ratio coût/qualité. Et la qualité, parlons-en : c’est de pire en pire.

Mes parents, classe moyenne supérieure, ont bossé toute leur vie, cotisé, payé des millions cumulés en impôts. Pas de chômage, pas de jours off, pas de passe-droits. Ils ont financé leurs enfants, oui, mais aussi une armée de parasites qui squattent le système, qui ne foutent rien et qui vivent au crochet de ceux qui bossent.

Vous trouvez ça normal, vous ? Moi pas.

« Mais t’as la carte Vitale ! » Encore une connerie.

Non, je n’ai plus de carte Vitale depuis des années. Je ne cotise plus à la sécurité sociale française, je ne suis pas affilié à la CFE (la Caisse des Français de l’Étranger). Donc non, je ne rentre pas en France pour me faire soigner. Et non, je ne me pointe pas à l’hôpital pour me faire réparer gratos.

Mais là encore, certains s’enflamment. « Et si t’as un cancer, tu fais quoi ? Tu reviens te faire soigner chez nous, sale profiteur ? » Premièrement, va te calmer. Deuxièmement, je me fais soigner là où je vis. Et ça fait 15 ans que je n’ai pas mis les pieds dans un hôpital français. Pas une fois. Pas un centime ponctionné à la sécu depuis que je suis parti.

Par contre, ce qu’on voit depuis des années, c’est un effondrement hopital sans précédent. Des services débordés, des urgences fermées, des soignants en burn-out total. Et pendant ce temps, l’État continue de dilapider l’argent public, de taxer ceux qui bossent pour maintenir l’illusion d’un système en train de crever.

L’hôpital français est mort. Et vous voulez encore qu’on paye ?

Soyons clairs. Le fantasme du Français qui revient « se faire soigner gratos » est une blague. L’hôpital français, aujourd’hui, c’est pas un sanctuaire. C’est une zone sinistrée. Le personnel fuit, les lits manquent, les patients attendent des heures sur un brancard, et les équipements sont à la ramasse.

On est en plein effondrement hopital, et ce depuis des années. Quand un système est aussi malade que celui-là, le minimum serait de ne plus faire payer ceux qui n’en profitent plus. Mais non. L’État, au lieu de se réformer, veut encore vous sucer jusqu’à l’os. Et il ose parler d’avoir un effondrement de lhôpital comme si c’était imprévisible, comme si ça venait de nulle part.

La CFE ? Une blague, une arnaque.

Certains expatriés choisissent de rester affiliés à la CFE. Ils payent 3 000, 4 000 euros par an. Et en échange ? Des remboursements ridicules, à des taux inférieurs à ceux d’une assurance privée low-cost. Un racket institutionnalisé.

Et même eux, qui cotisent, ne reviennent pas se faire soigner en France. Pourquoi ? Parce qu’ils savent que le système est à bout. Parce qu’ils savent qu’un effondrement hopital est déjà en cours. Et parce que dans les pays où ils vivent – Thaïlande, Singapour, Indonésie – ils trouvent mieux, plus rapide, plus humain.

« T’as pas de retraite ! » Et alors ?

On me sort aussi que je ne bénéficierai pas de la retraite. Tant mieux ! Encore heureux. C’est pas moi qui vais pleurer sur un système de retraite en faillite, basé sur un modèle absurde de répartition dans un pays qui vieillit et où personne ne bosse.

Je ne compte ni sur la France, ni sur les pensions, ni sur la sécu. Je me suis organisé. J’ai bâti ma propre autonomie financière. Et je refuse d’être traité comme un voleur ou un traître parce que j’ai refusé de me faire ponctionner jusqu’au cercueil.

L’ingratitude, c’est de continuer à défendre un système pourri

Ceux qui défendent bec et ongles ce modèle français sont soit des naïfs, soit des profiteurs. Le vrai problème, c’est pas ceux qui partent. C’est ceux qui restent et ferment les yeux. Ceux qui applaudissent quand on propose de taxer la nationalité, comme si c’était normal de continuer à payer pour un pays qui ne vous offre rien en retour.

Imaginez : on vous taxe… et on ne vous donne aucun droit en retour. Pas de sécu. Pas de retraite. Pas de services. Même pas le droit de vote dans certaines propositions. Rien. Juste la note. Et vous trouvez ça normal ?

Je n’ai rien volé, je ne dois rien

Mes parents ont payé pour toute une génération. Ils ont financé les études de dizaines de mômes, pas juste les nôtres. Moi, je suis parti. Je ne coûte plus rien à la France. Je ne touche rien. Je ne réclame rien. Alors qu’on vienne me parler d’ingratitude, c’est juste une insulte à l’intelligence.

On veut faire croire que tous les expatriés sont des sangsues, qu’ils profitent en douce, qu’ils reviendront un jour se faire opérer gratos. C’est faux. La plupart ont coupé les ponts avec un système qui ne mérite plus leur fidélité. Parce que oui, un effondrement de lhôpital public, ça change ta vision du « service public ».

Le prix de la solidarité ? L’esclavage fiscal

Vous appelez ça solidarité, moi j’appelle ça spoliation. Mes parents auraient été dix fois plus riches s’ils avaient bossé ailleurs. Moi aussi. Mais on est resté. On a joué le jeu. Jusqu’au jour où on a dit stop. Parce qu’à un moment, faut arrêter de se faire enfiler avec le sourire.

Je ne suis pas contre aider les autres. Mais quand la solidarité devient une excuse pour t’appauvrir au nom d’un système malade, faut dire non. Parce que tôt ou tard, cette logique-là peut avoir un effondrement. Et devinez quoi ? On y est.

On ne me fera pas payer pour un pays qui m’ignore

Je suis citoyen français. Je n’en ai pas d’autre. Malheureusement. Mais je suis aussi un homme libre. Et un homme libre ne doit pas être esclave fiscal d’un pays dont il ne profite plus. Si demain, la France me disait : * »Tu perds le

droit de vote, tu n’as plus accès à rien »*, très bien. J’accepte.

Mais me faire payer sans contrepartie, me demander de financer un effondrement hopital auquel je n’ai pas mis les pieds depuis 15 ans, c’est non.

Conclusion : vous ne me ferez pas taire

Je ne suis pas votre ennemi. Mais je ne suis plus votre esclave non plus. Le du système de santé français est mort. Il a été trahi par des décennies de mauvaise gestion, de clientélisme, de lâcheté politique. Et ceux qui en parlent sont traités comme des salauds.

Tant pis. J’assume.

Je continuerai à parler. À dénoncer. À dire que l’effondrement hopital est réel, que l’effondrement hopital est voulu, orchestré. Et que ceux qui refusent de se faire plumer n’ont aucune leçon à recevoir.